Le Majordome nous raconte l’histoire de Cecil Gaines, majordome noir à la maison blanche.
Un biopic très fort effectivement, avec un thème très cher aux États-Unis. La ségrégation est d’ailleurs présentée habilement, entre un représentant du système très convaincant et un opposant lui aussi très fort. Mais au delà de la compassion recherchée, ce récit chronologique arrive à tirer sa force de l’aspect unique d’un observateur au coeur des événements qui constituent le pays. Cette proximité que vit le spectateur m’a complètement captivé.
Même si le récit se veut très sobre et peu tire larme, il manque quand même de détails. Le secret professionnel assure bien son rôle en permettant de cacher beaucoup d’histoires de la maison blanche, que notre côté commère regrettera, mais aussi qui aurait donné une vision encore plus humaine au travail de notre majordome. Sa retenue l’honore, mais il semble tellement en retrait que ça devient parfois lassant de le voir tenir une situation pourtant insupportable.
Forest Whitaker est dans ce film aussi brillant que dérangeant. Si on le sent incarner parfaitement son rôle, ses mimiques et son vieillissement en font un tire larme un peu trop visible, qui agacera à force. David Oyelowo sera lui aussi fort dans ses convictions d’opposant que dans son aveuglement amoureux, lui aussi épuisant à force. Même si elle peut être véridique, la fin fait tire larme et émouvante mais de trop dans les tendances à créer de l’émotion.
Malgré un sujet qui dérive un peu, Le Majordome a réussi à m’emporter, comme tous les biopics, grâce à son histoire et à ses acteurs.